Page 22 - Les chemins de fer impériaux d'Alsace-Lorraine (extraits)
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LE TRAFIC DES MARCHANDISES







                     Le chemin de fer  est né de la nécessité d’améliorer  le   marchandises représente en général les deux tiers des
                     transport  des marchandises. C’est  d’ailleurs dans les   revenus totaux. Cette prépondérance du trafic des mar-
                     mines qu’ont été posés les premiers rails. De façon géné-  chandises s’explique par deux facteurs : la vitalité éco-
                     rale, l’industrie a toujours joué un rôle moteur dans le   nomique des territoires desservis ainsi que la position
                     développement des réseaux ferroviaires.               géographique du réseau.


                     À  l’EL,  le  trafic  des  marchandises  jouit  d’une  position   En effet, le  réseau EL  dessert un territoire  doté  d’une
                     toute particulière. En 1913, il génère un chiffre d’affaires   économie aussi développée que diversifiée, dans laquelle
                     de 115 millions de marks, soit le triple des revenus du   l’industrie minière et métallurgique joue un rôle majeur.
                     trafic des voyageurs. Ce rapport est largement supérieur   En 1912, les mines de fer lorraines produisent 20 mil-
                     à celui constaté sur les autres réseaux, où le trafic des   lions de tonnes de minerai, auxquels s’ajoutent 7 millions

































                         Saverne vers 1880 : la gare vient d’être considérablement remaniée avec l’arri-
                         vée de la ligne de Molsheim et la construction du nouveau dépôt. Sur les rails,
                         aucun train de voyageurs, mais des chapelets de wagons de marchandises à deux
                         essieux. Au premier plan à droite, huit wagons chargés de charbon, l’indispensable
                         combustible pour les machines à vapeur de toutes sortes. Juste à côté, un wagon
                         isolé probablement chargé de pierres. Derrière, on aperçoit un nouveau groupe de
                         cinq wagons-tombereaux puis deux wagons couverts. En arrière-plan, sur le quai
                         prolongeant la halle-marchandises, l’activité est intense : on charge des grumes
                         sur un couplage à traverses mobiles ainsi que des planches dans des tombereaux.
                         On entrevoit également un portique de transbordement en bois et, à ses pieds, un
                         empilement de ces fameuses meules en grès des Vosges qui font la renommée des
                         carrières environnantes. À la Belle Époque, le chemin de fer vit d’abord et avant
                         tout du transport des marchandises.

                         Bahnhof Zabern um 1880: Kein einziger Personenwagen in Sicht aber dafür zahl-
                         reiche Güterwagen,  die mit  Steinkohle,  Holzstämmen,  Brettern,  Mühlensteinen
                         usw.  beladen werden.  Damals war  der Güterverkehr  mit  Abstand die größte
                         Einnahmequelle für die Eisenbahn.






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